F I L M S

01/03/2003

Le Cercle - The Ring
Film américain, japonais (2002). Epouvante-horreur. Durée : 1h50 mn. Interdit aux moins de 12 ans. Remake de Ring.
Avec Naomie Watts, Brian Cox, Martin Henderson, David Dorfman, Daveigh Chase
Réalisé par Gore Verbinski

Au départ Ring est un film japonais, réalisé par Nakata, et puis voilà. Rien de plus, juste une cassette qui sème la terreur, et un délai de 7 jours avant de mourir. Le film était bancal, on n'y comprenait rien… seulement Ring a fait un carton : entendons pognon, les Américains ont l'ouie fine.

DreamWoks débarque, le studio empoche la mise. On colle Verbinski à la réalisation, on réécrit le scénar… et vive les dollars ! Très réducteur, parce que voyez-vous, le film est excellent. Il ne s'agit pas d'une bonne idée, d'une recette qu'on ressort du placard avec des ingrédients nouveaux, le tout saupoudré d'une Sauce Oncle Sam. Le Cercle, c'est autre chose…

Après le minable The Mexican, qui voyait Brad Pitt et Julia Roberts réunis autour d'un sombrero et d'un pistolet… caramba… Verbinski commençait à ressembler à son film : nul. Le nouveau yes man des studios américains, l'homme à tout faire. Le Cercle est là pour nous prouver le contraire.
Bon le début ressemble quand même un peu au Sixième Sens, à Scream aussi, au déjà vu… et puis le film change de ton lorsque Noémie Watts entre dans la danse, ou le cercle si vous préférez. Elle se promène dans la rue, regarde des photos, il n'y a pas grand chose, mais on est déjà ailleurs. Ce ne sont plus les ados pré pubères, en ruts, et les fausses légendes, c'est un couple qui n'a plus que 7 jours pour se reconstruire.

On voit la cassette, des choses se passent, et le compte à rebours commence. Naomie Watts décide de ne montrer ce film qu'à une seule personne, l'homme qu'elle aime, le père de son fils (excellent Martin Henderson), pourquoi ? Si la cassette est codée, si les images qu'elle enferme ont une signification, et bien c'est la même chose pour le film que nous regardons. Il n'y a pas de hasard, tout semble tendre vers une Fin, comme dirait le philosophe.
Le cercle, c'est le voyage d'une famille à la recherche de son identité, une famille séparée qui essaie de se reconstruire. Un couple brisé à cause de la naissance d'un enfant. Les histoires sont liées et elles s'entremêlent, puis se déchirent : le retour à l'origine est un nouveau point de départ. Tout n'est que signes, et il suffit d'ouvrir les yeux pour les voir.

Verbinski place les images au centre de son film : la vérité est dans le cadre, noyée dans l'information, puis elle devient réalité quand elle s'en échappe, qu'on la saisit, au vol, mais hélas, il est déjà trop tard… (voir la scène où le spectre sort du téléviseur)

The Ring propose une réflexion intéressante sur "le cercle familial", en même temps qu'il interroge sur la signification des images, leur poids, et la perception de celles-ci dans notre quotidien. Avons-nous tous ouverts les yeux ? Le Cercle n'est pas juste un film de genre de plus, bien ficelé, avec de belles gueules, et des effets : il y a de la contre bande la-dessous. Mais qu'importe après tout, le spectacle est entier, il s'achève. On rentre chez soi, le goût du pop corn collé sur les doigts, un parfum volé à défaut d'un baiser, et puis on ferme les yeux.
Avant de mourir, j'ai vu.

Christophe Lenoir.

F I L M S - Page suivante