22/04/2003
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Un
long et merveilleux suicide
François Rivière
Biographie
Calmann-Lévy
265 p / 17,20 euros |
Un long et merveilleux
suicide
« On ne parle bien que de ce qu’on aime bien ». François
Rivière manie cet aphorisme avec talent. Il essaie régulièrement
de nous faire partager ses goûts pour des auteurs atypiques
(si, si ! Agatha Christie en fait partie, elle qui a mené
une vie d’homme, à l’époque ou une femme n’était
pas grand chose). Aujourd’hui, il s’attaque à un «
monstre » sulfureux de la littérature, Patricia Highsmith.
Coqueluche de Paris, à l’époque de M. Ripley, cette
grande écrivaine* tourmentée est, hélas,
bien oubliée aujourd’hui. Avec amour, François Rivière
essaie tour à tour de disséquer l’œuvre écrite,
de raconter la vie d’une femme hors du commun. A moins que ce
ne soit le contraire, on ne sait plus, tant les éléments
s’imbriquent les uns dans les autres.
Le résultat est un texte d’une grande pudeur qui est essentiel
pour mieux appréhender un des écrivains majeurs
du roman policier (du roman tout court).
Bien qu’ayant horreur de ce mot (auteuse
n’est pas mieux), identifier Patricia Highsmith au masculin, reviendrait
à nier son originalité.
Bernard Reversat
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Le
ciné de Mama
Roland Sadaune
Cinéma, tisane et vieilles pépées
Val d’Oise Fog 3
80 p / 6,80 euros |
Le ciné
de Mama
Mathilde Sagittaire détonne dans le petit monde des assistés
du foyer Jean Sablon. La plupart des locataires sont des laissés
pour compte de la société. Mama, elle, est encore
vivace pour ses presque 70 balais. Et pas du genre à
se faire marcher sur les pieds par de vieux connards aigris
de la vie.
Le jour J, avec son copain Bubu, elle se tire, emmenant avec
elle le car de la maison. Las ! Bubu, récidiviste incurable
des accidents de la route, fracasse le véhicule sur un
4x4 qui passait par-là. La voilà obligée
de continuer seule avec son arthrite pour toute consolation.
N’ayons crainte, rien n’arrêtera la vieille dame indigne
et…
Ni roman, ni nouvelle, un court texte de Roland Sadaune, tranche
de vie prise sur le vif, prouvant qu’il ne faut pas 800 pages
pour raconter une bonne histoire.
Bernard Reversat
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Impondérables
Yves Bonnet
Billevesées et coquecigrues
Calmann-Levy
310 p / 16 euros
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Impondérables
Un ingénieur décède dans un accident, à
priori banal. Une jeune prostituée est enlevée
par des terroristes et on maquille sa disparition en mort accidentelle.
Un islamiste est arrêté dans son avion à
l’aéroport d’Alger. A première vue, pas de rapports.
La série noire continue, vols, tentatives d’assassinat,
meurtres tout court. Une piste se dessine. Un mystérieux
dossier traîne dans la nature. On suppose qu’il s’agit
des patrouilleurs rapides dernier cri, fleurons de la haute
technologie française. Tout le petit peuple des magouilleurs
« sous-marins » est en éveil. Qui a commandité
ce nettoyage par le vide ? Le Mossad, les intégristes
de Ben Laden, la CIA ou encore la DGSE. DST et police sont sur
les dents. Leurs enquêtes s’entrecroisent au petit bonheur
la chance. On s’entretue dans la bonne (?) humeur avant de se
perdre dans le dédale tortueux d’une affaire embrouillée
à souhait.
Un espionnage pour changer et passer l’été dans
les sombres joies des « Héros de l’ombre ».
Bernard Reversat
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La
première empreinte
Xavier-Marie Bonnot
Polar anthropologique
L’Écailler du sud
410 p / 17 euros
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La première
empreinte
La préhistoire comme thème de polar, voilà
qui n’est pas banal. Tout commence par la découverte d’une
préhistorienne noyée dans une calanque. Comme par
hasard, quelques jours plus tôt, on a découvert un
truand bien connu du milieu marseillais, noyé dans la même
calanque. S’y ajoute un meurtre rituel (?) signé par le
tueur d’une main en négatif. Beaucoup de coïncidences
pour le commandant De Palma, chargé de l’enquête.
Et le lien entre tous ces morts douteux ne serait-t-il pas cette
grotte préhistorique découverte, depuis quelques
années, et soigneusement protégée par les
chercheurs. Que peut-on dérober dans un endroit où
il n’y a que des dessins rupestres et des gravures à même
le calcaire ? Tous ces vestiges n’ont aucune valeur marchande…
Un polar honnête qui aurait cependant mérité
quelques coupures. Le livre se laisse lire sans déplaisir
et le scénario reste extrêmement original. Un bon
moment de détente pour les beaux jours.
Bernard Reversat
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Rupture
de contrat
Harlan Coben
Le sport est-il bon pour la santé
?
Fleuve Noir
288p / 17,50 euros
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Rupture de
contrat
Le principal défaut de Myron Bolitar est d’avoir
la tête dure. Est-ce dû à son prénom
peu courant, à sa carrière de champion de
basket où à sa formation d’agent du FBI, nul
ne le sait. En tant qu’agent sportif, il défend avec
acharnement ses jeunes poulains, futures gloires du stade.
Pas facile dans un univers impitoyable, noyauté par
la mafia et les profiteurs de tous bords. « Sport
is business ». Entre le dopage, l’intimidation musclée
et les millions de dollars en jeu, il y a peu de place pour
un type honnête essayant de faire correctement son
métier. Quand, Christian, jeune prodige du basket
reçoit des nouvelles de sa fiancée disparue,
c’est Myron qui prend les choses en main, aidé de
son ami Win. L’affaire se révèle plus compliquée
que prévu et il faudra toute la ténacité
des deux compères pour dénouer les fils de
cette histoire abracadabrante.
Un bon suspense à chute qui confirme qu’Harlan Coben
est un écrivain qui compte dans le peloton de tête
des auteurs les plus en vue, du policier américain.
Bernard Reversat
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R
O M A N S
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