8/03/2006
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Les murs
ont des oreilles
Michèle Courbou
L’Ecailler du sud
351 p / 9,00 €
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Les murs ont des oreilles
Esperanza, la magnifique cubaine, se rend comme tous les soirs
aux « Galeries Lafayette » de son immeuble (le local
à poubelles) afin d’en ramener de la vaisselle ébréchée,
de l’électroménager usagé, des fringues jetées
par les locataires des étages supérieurs, les plus
riches.
Eh oui, dans cet immeuble, les étages inférieurs
sont alloués aux pauvres. La preuve ; l’ascenseur a été
amputé du bouton du premier. Il passe ainsi du rez-de-chaussée
au second.
Mais revenons à ce soir-là. La différence
est de taille car la belle Esperanza trouve, en fouillant, une
oreille féminine gauche parée d’une magnifique boucle
en lapis lazuli.
A ce stade de l’histoire, le lecteur est en droit de se poser
quelques questions : A qui l’oreille peut-elle bien appartenir
? Sa propriétaire est-elle morte ? Et quel en est le déposant
?
Sachez qu’aux étages supérieurs vivent d’anciens
musicos d’un groupe des années soixante. Amis, ennemis
? La chanteuse, l’ex qui se prenait pour Janis Joplin, la joue
façon fliquette et n'y réussit pas trop mal. Quant
à la Police, elle rame…
Un baba cool, un peu d’ésotérisme
et beaucoup d’imagination de la part de l’auteur font de ce récit
déjanté un livre entre polar et nostalgie. On y
retrouve Hendrix, les Who, Georges Harrison, etc.
Alors Peace and Love et basta, pour 9 euros ce roman mérite
d’être lu !
Patrice
Farnier
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L’homme
qui disparaît
Jeffery Deaver
Calmann-Lévy / Suspense
549 p / 22 €
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L’homme qui disparaît
Le vigile d’une école de musique, après avoir
entendu un cri, fait appel à des agents du quartier pour
localiser d’où provenait celui-ci. En examinant les lieux,
ils découvrent le corps d’une jeune femme ligotée.
Accroupi près d’elle, un homme qui, dès leur arrivée
s’enfuit. Ce dernier se retranche dans une pièce avec
soi-disant une otage. Pourtant lorsque l’un des agents y pénètre,
il ne trouve personne. Comment est-ce possible puisque les issues
étaient surveillées ?
L’enquêtrice Amélia Sachs, de l’unité d’intervention
d’urgence de la police de New York est appelée sur place
pour faire les premiers constats en tant que technicienne de
scène de crime. Elle travaille en duo avec Lincoln Rhyme,
paraplégique mais criminologue exceptionnel malgré
tout. Tous les membres de l’équipe de spécialistes
vont étudier les indices recueillis et les analyser.
A priori, le suspect a monté un scénario des plus
inventifs pour mieux les induire en erreur et s’échapper
sans problème. Leurs premières conclusions les
amènent à envisager qu’ils ont affaire à
un homme possédant une expérience d’illusionniste,
du moins à quelqu’un ayant trait au domaine de la magie.
En faisant le tour des magasins fournissant des artistes magiciens,
Amélia rencontre une jeune employée apprentie
magicienne, Kara, qui est prête à collaborer. Cette
jeune fille est l’élève de Balzac, son patron
qui, dans le passé, fut un magicien de renom.
Avec l’aide apportée par Kara, l’équipe des enquêteurs
parvient à mieux cerner l’homme recherché. Il
s’agit sans aucun doute d’un illusionniste doublé d’un
manipulateur ayant aussi des talents de transformiste. Une série
de meurtres horribles utilisant les techniques mises au point
par les grands maîtres de la magie vont encore se produire.
Les policiers vont-ils enfin venir à bout de ce meurtrier
insaisissable qui leur a lancé comme un défi ?
Un thriller passionnant et palpitant qui nous plonge dans le
monde fascinant de la magie. Une course-poursuite mouvementée
où l’illusion sert les noirs desseins d’un être
diabolique. A noter les références très
intéressantes sur les grands maîtres en la matière
à travers les temps.
Dany Neuman
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Un monde
impitoyable
Martha Grimes
Presses de la Cité
393 p / 20 €
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Un monde impitoyable
Le contrat de Paul Giverney avec sa maison d’édition
Queeg & Hyde, arrive à son terme. Toutes les autres
maisons d’édition de New York vont essayer d’avoir cet
auteur à succès dans leur catalogue. D’après
son agent, Mortimer Durlan, il serait prêt à s’engager
avec la maison Mackenzie-Haack. Toutefois, il y met une condition,
que celle-ci se débarrasse d’un de ses auteurs, Ned Isaly.
Clive Esterhaus, directeur éditorial adjoint fait part
à son P.DG, Bobby Mackenzie, de l’exigence de l’auteur.
Comment vont-ils pouvoir rompre le contrat qu’ils ont signé
avec Ned Isaly qui leur doit encore deux livres ? De plus, Paul
Giverney voudrait que Tom Kidd, le directeur littéraire
de Ned, devienne le sien. Il est vrai que dans la profession,
il est l’un des meilleurs et des plus désintéressé.
Que d’exigences incompréhensibles sachant que Ned Isaly
est un bon écrivain mais qu’il n’a ni la notoriété
ni la popularité de Paul Giverney qui lui, collectionne
les best-sellers.
Mis au pied du mur, Mackenzie a tout d’un coup une idée
saugrenue. Pourquoi ne pas faire appel à Danny Zito,
un tueur à gage qui avait sauvé sa peau en jouant
les balances. Ce dernier avait écrit ses mémoires
publiées justement par eux, un livre qui, malgré
ses maladresses s’était bien vendu. Par son intermédiaire,
l’éditeur espère être mis en relation avec
des truands qui, moyennant une confortable somme, s’occuperaient
de ce problème.
Ce roman qui débute comme un polar très conventionnel
réserve bien des surprises à ses lecteurs. D’abord
la justification de son titre, car le monde de l’édition
est vraiment sans concession, il est traité là
avec beaucoup d’humour. Les personnages sont dépeints
avec beaucoup de finesse et de justesse. On découvre
la solitude et le doute permanent de l’écrivain. Qu’il
soit célèbre ou pas, seule compte la reconnaissance
du public. Un livre corrosif à souhait même si
la morale est sauve.
Dany Neuman
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Engrenages
Christopher Wakling
Presses de la Cité / Sang d’encre
363 p / 20,50 €
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Engrenages
Lewis Penn, jeune avocat spécialisé dans les opérations
financières, accompagne son patron à une importante
réunion. Ils doivent représenter un de leurs importants
clients lors de négociations avec de nouveaux investisseurs.
A la fin des discussions, Lewis Penn se voit attribuer la tâche
de faire un compte-rendu et de préparer le rapport préliminaire.
Pour se faire, on lui confie un classeur contenant tous les documents
nécessaires. De retour à son bureau, il décide
de s’attaquer de suite à son travail, mais quelle n’est
pas sa surprise lorsqu’il constate que le dossier n’est pas dans
son attaché-case. La panique s’empare de Lewis Penn, il
essaie de se remémorer ses gestes, où a-t-il pu
égarer ce document si confidentiel ? Refaire le chemin
en sens inverse, c’est tout ce qui lui reste comme solution. Rusant
pour retourner dans le bureau où se tenait la réunion,
il aperçoit enfin le classeur. Soulagé, il l’emporte
sans être vu. Effacer toutes traces de son erreur, voilà
ce qu’il doit faire à tout prix, ensuite tout redeviendra
normal. C’est du moins ce qu’il veut croire, mais sa négligence
va avoir des conséquences qu’il n’imagine pas. Pris dans
un engrenage de mensonges, il va inexorablement aller à
sa propre perte et être traqué comme un gibier. Sa
santé physique et mentale va être mise en danger.
Ce récit nous entraîne dans l’univers
trouble de l’espionnage industriel dans lequel il est dangereux
de pénétrer. Le suspense augmente au fil des pages
ne laissant aucun répit au lecteur. Un excellent thriller
à lire et un jeune écrivain de talent à découvrir.
Dany Neuman
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La
nuit des monstres
Jean-Marc Thiveaud
Métailié / Suites
392 p / 8 €
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La nuit des monstres
Une journaliste de télévision spécialisée
dans les émissions pour le troisième âge
est enlevée à la descente d’un avion à
l’aéroport de Montréal ;
Une octogénaire est retrouvée à demi-étranglée
dans un congélateur mis aux ordures au Vézinet
;
Tous les anciens d’un canton de l’Ariège succombent
après avoir inhalé un virus caché dans
une revue hebdomadaire ;
Trois avions transportant mille retraités explosent
au décollage ;
Un paquebot avec à son bord deux mille seniors disparaît
corps et biens au milieu de la mer Egée.
Toutes ces informations, laisseraient-elles à penser,
que tous les représentants de l’age d’or ont un ennemi
commun ? Il n’y a qu’un pas à franchir et il le sera
par des enquêteurs canadiens, français et même
par un envoyé du Vatican. Ils soupçonneront
des mercenaires atteints par la limite d’âge, une
association de politiciens et de militaires appelée
« Titan » et finiront par découvrir l’inavouable.
Si, d’après l’auteur, la retraite
ne serait pas un long fleuve tranquille, son ouvrage d’une
noirceur intense n’est pas dénué d’humour.
Patrice Farnier
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R
O M A N S
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