Sur un air de Navarro
Revoici, après un premier livre paru chez Fayard et récompensé par le Prix POLAR 2006, un second ouvrage dans lequel sévit le commissaire Jacques Benchimoun, Bentch pour les collègues et les amis, Bentchy pour les femmes séduites.
C'est un 14 juillet, un vendredi, juste après le défilé. De service sur le parcours, le commissaire Bentch s'est levé une jeunette de 25 ans nommée Clara qui, bousculée, s'est retrouvée dans ses bras. Direction l'hôtel de ses exploits sexuels car chez lui il risquerait de voir surgir à tout moment une femme de la tribu des Benchimoun. Les voici installés, elle douchée et au moment de se jeter sous la couette, Clara qui est en attente de septième ciel exige l'utilisation d'une capote. Normal, mieux vaut baiser couvert, sauf que son Bentchy a tout et n'importe quoi dans sa valise, mais pas le passe pour le voyage. Aie aie aie !
Même si elle veut sa soirée love, ne serait-ce que pour rendre la monnaie de sa pièce à son steward de mari, qui doit être actuellement en train de s'envoyer en l'air au dessus de l'atlantique avec la métisse Flavinha, elle la veut protégée. Et comme le Bentch est encore habillé, c'est à lui de s'en procurer. Non mais !
Après avoir espérer un temps en trouver à la réception de l'hôtel, le voici parti en quête d'une pharmacie ce vendredi soir. Dans la première, pas de bol, tous les petits bouts de caoutchouc ont été renvoyés pour raison de fuite. C'est qu'à Bentchy que cela arrive. Que va faire Clara, se tailler ou rester à attendre son retour ?
Après un périple incroyable, c'est un chauffeur de taxi qui va lui vendre les fameux sésames à son feu d'artifice perso. Un rappel, pour ceux qui sont à la traine : nous sommes un 14 juillet. Donc après avoir raqué un max, le métier de taxi n'étant plus ce qu'il était, le commissaire Benchimoun franchit à nouveau la porte de l'hôtel. Plus d'une heure s'est écoulée. D'après Alice, la réceptionniste qui lui a rendu visite pour lui faire passer le temps, elle s'impatiente tout de même. Bentch s'engouffre dans l'ascenseur. Arrivé au second, il trouve la porte légèrement ouverte. Il entre et appelle Carla. Son pistolet n'est plus là ou il l'avait laissé. Il est sur la moquette, le ramasse et découvre de l'autre côté du lit un pied aux ongles faits…
Tito Topin propose au lecteur un récit savoureux dont les cent pages ou presque se lisent d'une seule traite. Ce livre est à conseiller par temps gris, un jour de cafard ou de panne de distributeurs de préservatifs. Pas d'erreur, c'est un polar mais avec des situations cocasses, et moi j'aime !
Côté objet, ce livre, cartonné comme dans les années 1950, dont la couverture rappelle volontairement le graphisme façon premières Série Noire, est agréable à caresser, à ouvrir pour tourner les pages et à fermer seulement après lecture. Ensuite, il ne restera au lecteur qu'à lui trouver une bonne place dans sa bibliothèque du 21e siècle.
Cette toute nouvelle collection, dirigée par Jean-Bernard Pouy, comporte déjà dix titres écrits par des auteurs qui ont eu l'honneur d'être au catalogue de la célèbre Série Noire. Huit autres titres sont attendus prochainement.
Voici un petit jeu : Comme les titres actuels sont des pastiches d'anciens qui ont fait les beaux jours de la Série Noire, essayez de les retrouver même s'il n'y a rien à gagner. Juste pour le plaisir !
Sont déjà en vente chez votre librairie préférée au prix de 10 euros :
SN 1 / On achève bien les disc-jockeys de Didier Daeninckx
SN 2 / Quand la ville mord de Marc Villard
SN 3 / Le débarcadère des anges de Patrick Raynal
SN 4 / Le linceul n'est pas qu'aux moches de Jean-Paul Demure
SN 5 / Le petit bluff de l'alcootest de Jean-Bernard Pouy
SN 6 / Ze big slip de Hervé Prudon
SN 7 / Sur un air de Navarro de Tito Topin
SN 8 / La déposition du tireur caché de Jean-Hugues Oppel
SN 9 / Les fans sans balance de François Joly
SN 10 / La java des bouseux de Joseph Bialot
Bernard Bec