S. comme silence
Sue Grafton

Seuil policiers
394 p / 20€

S. comme silence
Kinsey Millhone, détective privé, se voit confier une nouvelle enquête, une affaire très ancienne non élucidée. Il y a trente quatre ans de cela, une femme, Violet Sullivan, avait disparue sans donner de nouvelles. Sa fille Daisy, qui avait sept ans à l'époque, s'est décidée à engager un détective pour savoir ce qui est vraiment arrivé à sa mère. A l'époque, son père avait pensé qu'elle s'était enfuit avec son amant. Le couple se disputait souvent violemment et on avait même soupçonné le mari d'avoir tué son épouse. Daisy, elle, n'a jamais pu accepter l'idée que sa mère l'ait abandonnée sans aucune explication. La famille habitait dans la petite ville de Serena Station en Californie où tout le monde se connaît et sait tout de ses voisins.
Kinsey Millhone n'a pas d'autre solution que celle de recueillir le témoignage de toutes les personnes qui connaissaient la disparue. L'enquête se révèle difficile au départ mais cela ne la décourage pas. Patiemment, elle va essayer de reconstituer, tel un puzzle, le déroulement de cette soirée où la scandaleuse Violet s'était volatilisée au volant d'une superbe voiture neuve. Ce que l'enquêtrice ignore encore c'est que remuer le passé risque de se révéler très dangereux. Son enquête mettra au jour des secrets que certains avaient décidé de cacher à tout jamais.

Un roman très intéressant par sa construction. Celui-ci est composé d'une part des témoignages de tous les acteurs et témoins de la disparition, et d'autre part, par un retour dans le passé avec la narration des évènements survenus et vécus par chacun d'eux. Le lecteur peut donc se mettre dans la peau de la détective et mener sa propre enquête. Le talent de l'auteur est une fois de plus démontré car le dénouement de celle-ci est inattendu alors que la solution nous paraissait évidente.

Dany Neuman

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Deux minutes chrono
Robert Crais

Belfond noir
408 p / 20,50€

Deux minutes chrono
Sur le point de retrouver la liberté, après dix ans de détention, Max Holman apprend la mort de son fils Richie qu'il n'a pas revu depuis que ce dernier avait treize ans. Il découvre par la même occasion, qu'il était devenu policier et qu'il s'est fait descendre avec des collègues alors que lui-même n'était même pas en service. Oubliant toute prudence alors qu'il vient tout juste de sortir de prison, il va se mettre à la recherche du responsable de cette tuerie. En effet, la police a des soupçons et Holman est décidé à venger la mort de son fils. L'homme que la police désigne comme le coupable est-il le bon ? Holman commence à avoir des doutes. Ses questions et son acharnement à connaître la vérité agacent les flics du LAPD qui le somment de se tenir tranquille. Désorienté, il va prendre contact avec Katherine Pollard, celle qui avait procédé à son arrestation dix ans plus tôt. Pourquoi lui fait-il confiance ? Parce qu'elle lui avait obtenue une réduction de peine et ça, il ne l'a jamais oublié. Malheureusement, celle-ci ne fait plus partie du FBI mais a gardé quelques contacts. Contre l'avis de son fidèle ami Chee, il va s'en remettre à elle pour découvrir les véritables raisons de la mort de son fils. Alors qu'ils débutent tous deux leur enquête, Holman s'aperçoit qu'on cherche à tout prix à l'empêcher de poursuivre ses investigations, quant à Pollard, elle va vite se rendre compte que l'affaire a été bâclée.

Un excellent polar comme l'auteur a l'habitude de nous offrir. L'amitié, l'honneur et la justice en sont les thèmes forts. Les inconditionnels de Robert Crais seront à nouveau comblés par ce roman qui réunit deux personnages diamétralement opposés et par un suspense soigneusement entretenu jusqu'aux dernières pages.

Dany Neuman

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La technique des trois marteaux
Vanessa Fuks

Les contrebandiers
142 p / 12€

La technique des trois marteaux
Aux confins des Monts d'Arrée et de la forêt de Brocéliande, un maréchal-ferrant est retrouvé décapité à la faux, un peu comme celle de la grande faucheuse habillée en noir, vous voyez ?
Un second mort est découvert, le carafon éclaté à coups de marteau. Coutumes celtiques ? Esotérisme ou le fait d'une bande de types complètement givrés ?
Le capitaine Akiko le Floch est chargé de l'enquête. Elle est originaire du coin, fille d'une nippone et d'un marin breton. Les gendarmes de la région la surnomme : « la niaque ».
La fliquette va alors se frotter à un prêtre exorciste, à une sorcière avorteuse maudite et à des messagers de la mort, enfin à un tas de fêlés de la calebasse qui vont lui en faire voir de toutes les couleurs. En Bretagne, ce sera surtout du gris, du noir et du mouillé. Elle parcourra le Yeun Ellez (une lande marécageuse) en long, en large et en travers pour y découvrir que la faux est celle de l'Ankou, c'est à dire celle du démon (elle a la particularité d'avoir la lame montée à l'envers).
Je ne vous dis pas dans quel état ils vont la mettre la petite Akiko, nos tarés des monts d'Arrée ! Côtes cassées à coups de pelle, plaies au visage et cheveux carbonisés. Pour le moins, une enquête qui n'est pas de tout repos. Mais notre petit capitaine aux yeux bridés dénouera cette intrigue totalement folle et inattendue.

Dans votre polar, Vanessa Fucks, il se passe toujours quelque chose. Le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. C'est plein pot du début à la fin et j'aime ça !

Patrice Farnier

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Babylone dream
Nadine Monfils

Belfond
288 p / 18€

Babylone dream
Un couple de jeunes mariés est découvert, le matin de leur nuit de noces, sauvagement assassinés. Elle, les bras coupés au niveau des épaules et totalement explosée. Le tueur en partant lui a mis une grenade entre les jambes. Lui, les mains et les pieds attachés dans le dos, les yeux scotchés en position ouverts et un couteau planté dans le ventre, celui la même qui a servi a mutiler sa jeune épouse. Si le meurtrier lui a maintenu les yeux ouverts, c'est pour qu'il assiste, sans rien en perdre, à la fin horrible de sa jeune femme.
Quelques jours plus tard, un crime similaire est perpétré, l'œuvre d'un serial killer complètement frappadingue ?
L'enquête est confiée à Nicki Sliver, une profileuse qui ne se déplace jamais sans son éléphant en peluche du nom de Babylone et avec deux flics un peu déjantés, Lynch et Barn. Lynch pense surtout à boire et aux putes, et Barn, après avoir été viré par sa femme, est habitué comme son confrère aux cuites et aux filles. D'ailleurs l'auteur fait dire au premier que ceux qui ne picolent pas, ne fument pas et ne baisent pas, ne sont pas normaux.

Ce polar est sanglant, voire gore, mais l'auteur y a ajouté un soupçon d'humour et de poésie qui radoucit tout ça. La chute de ce bouquin m'a laissé comme deux ronds de flan. J'étais à mille lieux de ce dénouement. Nadine Monfils a dû être un peu influencée par un certain film, ou elle y a fortement pensé en finissant son livre. A lire absolument !

Patrice Farnier

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