Le Cercle Noir

Les voitures vides
Dans la plaine de la Bauce, six jeunes femmes disparaissent. La gendarmerie retrouve leurs voitures mais de conductrices, point. Apparemment, le modus operandi est invariable. Une grosse berline double la voiture de la future victime et l'oblige, en lui faisant une queue de poisson, à s'arrêter. Elle est alors extraite de son automobile. Que sont-elles toutes devenues ? Sont-elles prisonnières ? Mortes ?
Dans les villages aux alentours, les commentaires vont bon train et comme les gendarmes pataugent, le commissaire divisionnaire Lediacre est appelé à la rescousse. Dès le début de son enquête, il découvre qu'en fait le frappadingue qui enlève les filles serait « deux ». Deux tordus ou une paire de tarés, au choix. Le divisionnaire est aidé dans ses recherches par le capitaine Hélène Vermeulen, une fliquette d'un mètre soixante dix huit et avec les formes qu'il faut là où il faut. Elle a des épaules de déménageur, ce qui fait que dans le métro, et elle s'en plaint, les mains aux fesses ne sont pas pour elle. Ils s'engagent alors dans une traque qui va les mener vers des gens du voyage puis vers de gros agriculteurs. Bien sûr, Vermeulen et Lediacre vont découvrir l'impensable, pour ne pas dire l'horrible. La conclusion de l'enquête est autant due à la perspicacité du commissaire qu'aux formes généreuses du capitaine. Ce livre est tout à fait réaliste quand on pense à Emile Louis, à Guy Georges, à Michel Fourniret et à Marc Dutrous, mais heureusement une dose d'humour permet au lecteur de se détendre et ainsi l'horreur passe mieux.
Didier Sénécal règle aussi ses comptes avec ces boîtes à images, que l'on appelle aussi « pompes à fric » qui jalonnent nos belles routes françaises. Aurait-il eut quelques différents avec ces voleuses d'oseille et de points de permis ?

Bref, c'est un très bon livre, avec une belle enquête, un bon suspense et un dénouement digne du commissaire divisionnaire Lediacre.

Patrice Farnier

Perte et fracas
Voilà presque un an que Doug est veuf, son épouse Hailey a été tuée dans un accident d'avion. Replié sur lui-même et passant son temps à s'apitoyer sur son sort, il se complait dans sa solitude. Néanmoins, il ne sait pas comment refuser l'invitation de sa mère au dîner familial en l'honneur du prochain mariage de sa petite sœur Debbie avec son meilleur ami, Mike. Doug partage sa maison avec son beau-fils Russ, un adolescent rebelle et en conflit avec son père qui a refait sa vie. La cohabitation ne se passe pas trop mal, chacun laissant l'autre tranquille. Cette tranquillité est quelque peu troublée par l'arrivée de Claire, la sœur jumelle de Doug. Elle a décidé de quitter son mari et demande l'hospitalité à son frère. Avant la disparition de sa femme, Doug était chroniqueur pour la presse et plus particulièrement dans le domaine de l'actualité hollywoodienne. Sa nouvelle chronique autobiographique « Comment parler à un veuf » lui sert de thérapie. Elle a de plus en plus de succès, au point que son journal lui propose d'en faire un livre et de s'occuper de sa promotion. Réticent au départ, Doug va devenir célèbre malgré lui.
Comment va-t-il pouvoir gérer ce début de retour à la vie et les retrouvailles avec sa famille dont les réunions se font toujours dans un climat plus que tendu et même explosif, sans parler de son père qui perd un peu la tête.

Une chronique émouvante et hilarante à la fois. L'auteur nous décrit des situations les plus désespérées et les plus comiques, arrivant à concilier tristesse et humour. Un roman qui sonne juste et qui démontre que la vie reprend toujours ses droits malgré les épreuves qu'elle nous inflige.

Dany Neuman

Un roman on ne peut plus critique sur la presse à sensation, la manipulation et la désinformation. L'auteur dénonce certains gouvernements qui se servent de la peur de l'étranger et qui pratiquent la discrimination pour mieux tenir une population prête à tout croire. Celle-ci est avide de faits exaltants qui viennent distraire leurs vies ordinaires. Un livre impressionnant, d'une grande justesse, à lire absolument.