Sueurs
de Louis-Pascal Couvelaire
Les images avant le générique sèment la crainte
: Un spot pub ? Le metteur en scène en a plus de 400 à
son actif ! Une fois constaté que c’est bien « le »
film, on se cale dans le fauteuil en pensant que cela va être
très beau, très clip, très…
4 types, qui ont engourdi un chargement d’or (y en a pour 16 millions
de dollars !) dans un aéroport africain, s’offrent une traversée
du désert à bord d’un camion, dans le but de livrer la
cargaison sur la côte. Pataquès et désert. Chaud.
Traqué par la police, titillé par le fric, le quatuor
se purge de l’intérieur. Ca sent la sueur, le sang et le carburant.
Caniculaire.
Le premier tiers du film ne lésine ni sur les gros plans ni sur
l’artillerie légère. La lumière donne l’impression
d’être constamment au coucher du soleil, et le haut de l’écran
se paye un arc sombre qui incite à la tangente. Désagréable…
Et puis, au fil des kilomètres et du jeu de massacre, ça
s’éclaircit dans tous les sens du terme, et on marche dans les
traces du bahut. Ce qui oblige à l’impasse sur le référentiel
(en vrac) : Duel, Le convoi, 100000 dollars au soleil, Les hommes de
Las Végas (d’après André Lay, pour la planque sous
le sable), Mad Max 2, Le salaire de la peur…
Jean-Hugues Anglade, le chauffeur déjanté, rappelle le
Johnny H. de Terminus et Yves M. du Salaire. Mais pourquoi qu’il s’acharne
à trimbaler ce boulet de jerrican, au lieu de faire sauter le
cadenas avec son flingue ?!
Une fois ces considérations balayées par le simoun, on
savoure l’idée (originale), l’interprétation (excellent
Cyrille Thouvenin) et l’imagerie (superbe). La bande-son assure et…surprend,
lorsque le camion apparaît comme au travers d’un aquarium et qu’Edith
Piaf entonne Rien de rien. Inattendu et pathétique.
Quant aux dialogues, la triangulaire d’action est observée à
savoir : Putain ! Merde ! Enculé !
Un bon plan : Bidet et autres sanitaires échoués en plein
désert peuvent déjouer la présence de mines !
On s’habitue à cet affrontement entre mecs, quand une brune mâtinée
salope vient pervertir la balade au soleil.
Le final, d’une belle intensité dramatique, fait songer au film
Cobra Verde, avec Kinski seul et grandiose sur la plage.
A voir avec gourde, pelle-pioche et indulgence.
Sexcrimes
de John McNaughton
Ambiance moite dans un coin friqué de Floride, ou les poitrines
feuilletonesques agressent à longueur de pellicule, sous l’œil
(faussement ?) blasé du crocodile de service qui veut nous faire
prendre un lac pour les bayous.
Un patchwork, des clins d’œil : Les risques du métier, les Arnaqueurs,
Plein soleil, Le cave se rebiffe, une fin gigogne qui ressemble à
une série de tirs au but hachés de flash-back… Et pourtant
je trouve que c’est un bon polar, très distrayant.
Roland
Sadaune
Entracte…